Nous avons été pionniers aussi sur un autre dossier : celui de l'amiante
En 1995 les ministères de la Santé et de l’Environnement annonçaient l’obligation de procéder à des mesures de particules d’amiante en suspension dans les bâtiments publics susceptibles d’en contenir. Le scandale de l’amiante venait d’être dénoncé par le professeur Henry Pézerat de l’université de Jussieu à Paris. Il s’agissait dans un premier temps de recenser en premier lieu les établissements scolaires susceptibles d’en contenir..
Dès juillet 1995, nous nous sommes adressés au préfet de région pour lui demander d’intervenir auprès du gouvernement et proposer au nom du principe de précaution l’interdiction totale de l’usage de l’amiante comme dans d’autres pays procédant d’ailleurs déjà à l’enlèvement dans de nombreux bâtiments des fibres reconnues comme nocives pour la santé.
En effet, les immeubles d’habitation sont également concernés car l’isolation par fibres d’amiante était pratique courante. Le problème est que celles-ci deviennent nocives pour les poumons en se désagrégeant peu à peu. Nous insistions aussi sur l’importance de créer une filière régionale de collecte et d’élimination des déchets d’amiante ainsi qu’un organisme de suivi de l’ensemble de ce grave problème de santé publique, ce en quoi nous étions pionniers.
Nous avons créé un collectif Régional anti-amiante, relais du collectif National présidé par Henri Pézerat directeur de Recherche au CNRS et président la commission Amiante de l’Association pour l’Etude des Risques au Travail (Alert) et le 14 novembre 1995 organisé une conférence « l’amiante, quels risques pour la santé et pour l’environnement ? » en sa présence ainsi que celle du docteur JP Grignet. Ce dernier, chef du service Pneumologie de l’hôpital de Denain a été à l’initiative de l’alerte santé concernant les travailleurs de l’usine locale de l’entreprise Eternit à Prouvy, utilisant l’amiante pour la fabrication de ses produits en amiante-ciment dédiés aux toitures car légers, et surtout ininflammables. De nombreux ouvriers ont été concernés par les cancers du poumon du fait de manque de filtres lors de la production du fibrociment.
S’en est suivie la création au niveau national de l’ANDEVA, association. Nationale et au niveau régional de l’ARDEVA Association Régionale des Victimes de l’Amiante dont le siège est encore aujourd’hui à Dunkerque. Nous avions reçu à plusieurs reprises Pierre Pluta, alors président pour l’aider à constituer les dossiers de demande d’indemnisation des victimes souffrant d’asbestose ou de mésothéliome, cancer du poumon aux conséquences létales. Cela concernait essentiellement de nombreux ouvriers des chantiers navals de Dunkerque dont il faisait partie. Un procès a été intenté pour dénoncer la responsabilité des anciens dirigeants.
Plus de vingt ans plus tard, après de multiples péripéties éprouvantes pour les plaignants, le dossier n'a pas abouti.
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