Plus de trente ans plus tard...

Les initiatives citoyennes se multiplient, les réseaux sociaux contribuent à amplifier les changements de comportements mais en contre partie  il y a perte de repères, les usagers ne prenant pas assez le temps de vérifier les informations qui circulent. La publicité consumériste reste omniprésente.

Chaque trimestre nous continuons à publier notre journal Bouffée d’air en nous attachant à suivre l’actualité environnementale : favoriser le retour de la biodiversité faune flore, préserver la fonction nourricière des sols en n’ayant de cesse de rechercher les solutions pour les restaurer mais aussi en dénonçant les accaparements de terres nourricières en périphérie des villes pour favoriser la construction d’entrepôts dédiés aux activités logistiques routières.

Le recours à  internet s’est amplifié ces dernières années. Notre site est régulièrement mis à jour et fait état de nos engagements locaux ou nationaux. Les demandes d’information affluent de la part d’étudiants désirant savoir ce que représente un engagement citoyen participatif mais aussi de la part de chercheurs ou de journalistes  intéressés encore aujourd’hui par notre parcours Metaleurop ou recherches concernant la présence de dioxines dans les sols à proximité d’un ancien incinérateur.

Des logiques additionnées ne font pas une stratégie cohérente et durable. Nos approches transversales en matière d’aménagement du territoire, de gestion de la ressource en eau ou celle des déchets ménagers et les propositions que nous soumettons favorisent les sollicitations des diverses commissions de la Métropole Européenne de Lille ou celles de la Commission Locale de l’Eau notamment dans le cadre de la rédaction du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux Marque Deûle et bientôt pour le suivi de sa mise en œuvre.

Nous poursuivons notre parcours atypique concernant notre immersion au cœur de la production d’électricité par l’énergie nucléaire. Nos participations régulières nous ont permis d’organiser plusieurs évènements dédiés à l’information grand public à la fois sur la préparation à un éventuel accident, à la complexité de la gestion de déchets hautement radioactifs à vie très longue mais aussi aux mesures de radioprotection au sein des établissements hospitaliers.

Quelques constats :

  • Le mouvement associatif est une composante positive pour favoriser un  développement qui répond aux besoins diversifiés des êtres humains où qu'ils soient mais il s'étiole du fait des contraintes liées aux exigences de mobilité professionnelle pour de jeunes citoyens  ce qui limite leur engagement associatif local même si par ailleurs ils sont très au fait des problèmes liés au changement climatique et la nécessité de changer les comportements.
  • Les ressources non renouvelables sont limitées : une croissance continue dans un monde fini. C'est intenable ! La sobriété s'impose et cela implique d'isoler les bâtiments anciens, de réduire les transports maritimes très polluants et les transports routiers au profit du fluvial ou du ferroviaire. Le recours à l'énergie nucléaire n'est pas aussi vertueux du point de vue rejets dans l'atmosphère que les opérateurs ne l'affirment.
  • Les gâchis de consommation des uns portent préjudice aux autres : solidarité, respect des droits des autres  sont autant de facteurs de Paix. > Forums Sociaux Mondiaux
  • Le risque 0 n'existe pas : la prévention en matière de risques industriels doit être envisagée à long terme : c'est l'essentiel de notre engagement au sein de l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire. Par contre nous n'avons pas eu l'opportunité de nous engager sur les risques liés au développement des nanotechnologies domaine très fermé encore à c e jour.
  • Les règlements protégeant l'environnement ne sont pas assez rapidement appliqués et paradoxalement, certains règlements obsolètes ralentissent la mise en œuvre d'innovations technologiques pertinentes.

Qu'avons-nous fait ?

Nous n'avons eu de cesse de nous informer et d'informer pour que la concertation prenne de l'ampleur au sein des instances dédiées à la démocratie participative en nous intéressant au respect des  éléments vitaux que sont l'air, l'eau, les sols...

  • Nous avons maintenu la publication régulière de notre journal Bouffée d'air et avons créé un site internet pour être au fait des canaux d'information actuels.
  • Nous avons proposé des alternatives aux solutions envisagées lorsque celles-ci ne nous semblaient pas respectueuses des écosystèmes. Nous avons toujours milité pour que les habitants soient associés en amont des projets envisagés sur leur territoire et non simplement au moment des enquêtes ou débats publics..
  • Nous avons été à l'origine de la mise en lumière des problèmes de santé liés à l'usage de l'amiante ce qui a constitué le fil conducteur d'une recherche incessante pour protéger les habitants, les ouvriers affectés aux activités de désamiantage. La gestion des déchets a aussi fait l'objet de nos préoccupations. Nous avons surtout  été pionniers pour aider les victimes de l'amiante à constituer leurs dossiers auprès des organismes officiels pour tenter d'obtenir réparation. Parmi nos propositions, le recours aux fibres textiles dédiées à l'isolation en remplacement de l'amiante a fait son chemin car aujourd'hui chanvre, lin, jeans , textiles usagés sont couramment utilisés.
  • Nous avons organisé rencontres et colloques divers concernant les problèmes liés à  la gestion d'un éventuel accident nucléaire, les problèmes liés au démantèlement des centrales nucléaires, et notamment la radioprotection dans le milieu médical.
  • Tout dernièrement nous avons posé la question du développement à grande échelle de la méthanisation : est-elle une alternative durable pour la qualité des sols qui reçoivent les digestats ?

Nos objectifs pour les 10 ans à venir

Nous continuons à valoriser les initiatives d'agriculture en ville, les circuits courts, le maraichage de proximité. Nous veillerons à faciliter les économies d'eau potable en favorisant l'usage d'eau industrielle ou provenant de stations d'épuration pour des usages urbains, tels nettoyage de rues ou arrosage d'espaces verts. Nous cherchons surtout à donner envie à tout un chacun de s'engager pour mettre en œuvre la transition énergétique et l'acquisition de comportements adaptés au respect des règles évitant les dérives climatiques que nous commençons à percevoir.

Image par Bessi de Pixabay