Pas d’avenir pour tous sans réduction des inégalités

Dans « La guerre des métaux », dont nous avons relayé le propos (Bouffée d’air n° 148-2018) Guillaume Pitron évoque les conséquences particulièrement destructrices des activités minières sur les écosystèmes et de ce fait sur la vie des habitants des pays concernés.

Ce constat a fait l’objet d’une journée d’étude le 23 septembre 2022 à la MRES pour insister notamment sur les prélèvements abusifs en eau potable qui déstabilisent élevage et cultures nourricières locales. Extractions minières avec gâchis d’eau et pollutions généralisées, telles qu’elles sont pratiquées, ces activités ne sont plus tolérables : les dénoncer ne suffit pas, il faut trouver les moyens juridiques, financiers pour que les pays détenteurs de ressources non renouvelables tellement convoitées puissent les extraire autrement et les utiliser ou les vendre à leur profit.

Vandana Shiva infatigable militante indienne récemment à Lille évoquait les inégalités qui ne cessent de s’accroître. Quand seules 8 personnes possèdent autant de richesses que 50% de la population mondiale, c’est le résultat de l’asservissement de millions de paysans privés de leurs propres lopins de terre pour produire à bas coûts coton, café, cacao.. et, pour des productions textiles par exemple, c’est de l’exploitation de millions d’ouvrières ne gagnant pas assez pour vivre et envoyer leurs enfants à l’école dont il s’agit.

Il est évident que « l’ancien monde » doit stopper ses ambitions de croissance pour permettre aux pays émergents de se développer à leur tour. D’ailleurs le fait de relocaliser en Europe, en France, des industries destinées à fabriquer les biens de consommation ou à mieux trier les déchets et les valoriser conduit à repenser très rapidement un modèle économique permettant d’éviter, à condition d’en assumer les coûts, des impacts aussi catastrophiques qui soulèveraient d’ailleurs des tollés de contestations.

Heureusement, les comportements citoyens évoluent peu à peu. Il devient évident que le déchet le moins polluant est celui que nous ne produisons pas, que le vêtement le plus responsable est celui que nous portons et que nous allons garder très longtemps, se nourrir localement, se déplacer davantage en transport en commun ou en covoiturage, tout cela ne signifie pas décroissance mais sobriété positive.

Le changement climatique est évident, la montée des inégalités explose et les mesures drastiques à adopter par les instances politique, économique, juridique, bien qu’urgentes tardent encore trop : les débats de la COP27 le montrent hélas.

Nous l’avons souvent évoqué  : les citoyens ont davantage de pouvoir qu’ils ne le pensent. C’est leur changement d’habitudes de consommation qui finira par peser sur les leviers économiques et contribueront à l’amélioration de la qualité des sols, des usages de l’eau.

 Ce sont leurs propositions d’anticipation de soutien et d’accueil des réfugiés climatiques qui obligeront les décideurs politiques à modifier les équilibres économiques en accompagnant financièrement les pays les plus touchés par les conséquences de nos abus passés et leur permettre de sortir de cette situation de soumission insupportable.

Sommaire :

Journée d’étude Eau et activités minières
Journée nationale risques majeurs
Initiatives d’agriculture urbaine
COP 27, que faut-il en penser ?
Participation aux journées « Maker Faire »
Dossier Metaleurop
Agenda

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