A quand le déclic vers la transition ?

… Se vêtir avec des habits dont le coton a poussé à 7000 km, détruit les sols et pompe les nappes phréatiques et a été récolté, transformé dans des conditions déplorables avant d’arriver dans nos boutiques…

… Étaler sa pâte à tartiner pleine de déforestation et d’exploitation humaine car en provenance d’Asie du Sud Est sans aucun contrôle pour l’huile de palme, et pour le cacao, en provenance de Cote d’Ivoire avec certainement des cueilleurs enfants à l’autre bout de la chaîne…

… Manger de la viande a priori élevée en France mais avec un bétail nourri à base de soja brésilien qui participe à la déforestation et l’expulsion des populations indigènes…

… Recevoir un colis dans un emballage carton qui participe à la déforestation pour un produit dont le besoin a été créé par la publicité sans réelle nécessité…

… Continuer à subir les incontournables emballages plastiques toujours pas recyclés et qui polluent rivières et océans

Tout cela peut paraître en contradiction avec les multiples déclarations de changement imminent : hélas, rester ancré aux habitudes est tentant.

Face à autant d’incohérences qui mettent en péril l’avenir de l’humanité, malgré les incessantes conclusions alarmistes des rapports du Giec, l’inaction demeure Pourquoi accepter l’inacceptable et détourner le regard quand les événements climatiques sont déjà tragiques : périodes de sécheresse en plein hiver, nappes phréatiques au plus bas, pluies quasi tropicales en villes en alternance avec des épisodes de chaleur qui battent tous les records ?

Pourquoi l’être humain continue t-il à avoir des comportements qui le conduisent à sa perte ? A t-il à ce point perdu le contrôle de décisions pourtant vitales à long terme ? Reste-il encore trop sensible aux campagnes de publicité qui font croire au mirage de la satisfaction de besoins imaginaires ?

Heureusement de multiples actions citoyennes concrétisent une prise de conscience lucide qui conduisent à la mise en œuvre de solutions pragmatiques à effets rapides que ce bouffée d’air relate : le compte rendu de la table ronde évoquant la biodiversité, les rencontres autour de l’agriculture urbaine partout en France et bien sûr en métropole lilloise. Ceci est porté par des acteurs divers souvent enthousiastes et inspirants dont certains particulièrement vigilants pour dénoncer des projets contestables comme ceux de Dunkerque ou le risque de signature pendant l’été d’un revenant : l’accord Mercosur entre l’Union Européenne et les pays d’Amérique du Sud.

Apporter un regard critique et constructif, rechercher, s’informer inlassablement permet aux membres d’ EDA de proposer des solutions alternatives car elles existent. Une autre voie s’impose vers un monde plus solidaire et plus respectueux des Hommes et des milieux de vie. Utopie peut-être mais iI y a urgence !

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