Les températures caniculaires ne doivent pas nous détourner des vrais enjeux

La période estivale fait l’objet d’une couverture médiatique basée quasiment sur les vacances, les fluctuations des locations, les pics de chaleur comparés à ceux des années précédentes. Tout cela est certes intéressant voire inquiétant mais la question à se poser est celle de l’origine d’une telle situation. Cela ne fait plus aucun doute : le dérèglement climatique est intimement lié à une activité économique mondiale qui perdure sans foi ni loi, portant aux nues les profits, des innovations technologiques plus énergivores les unes que les autres, un mode de vie factice valorisé sur les réseaux sociaux même s’il est destructeur de la planète et générant surtout de grandes inégalités sociales. Faire du commerce de tout, sans aucune règle, c’est risquer d’atteindre rapidement les limites d’une planète à bout de souffle.

Relancer le Mercosur tel qu’il était en 2019 en tentant de signer des accords commerciaux qui aggraveront la pauvreté et la destruction des milieux de vie sans remettre en question les avantages côté multinationales, cela n’est plus tolérable. Nous avons lancé l’alerte à mobilisation et attendons les modalités qui seront envisagées suite aux témoignages des représentants des sociétés civiles des pays concernés réunis à Bruxelles le 17 juillet 2023. Elles seront sur notre site www.eda-lille.org dès que nous en aurons connaissance.

Un autre sujet passe sous les radars médiatiques en plein été : le projet du gouvernement de fusionner l’ASN (Autorité de Sécurité Nucléaire) et l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire). La décision arbitraire de poursuivre majoritairement la production d’électricité par de l’énergie nucléaire au seul prétexte de faibles émissions de CO2 par une construction de 6 réacteurs qui demandera plusieurs années s’accompagnera de ce fait de moins de transparence, moins de contrôles des impacts environnementaux à long terme et de moins de sûreté en prolongeant les vieux réacteurs. Qu’en est-il des déchets à venir alors que déjà se pose la question de la gestion de ceux accumulés depuis 50 ans ? Quid des coûts hallucinants pour produire une énergie parfois gaspillée dans des applications inutiles tels les panneaux publicitaires éclairés jours et nuits. Là aussi les informations quotidiennes évoquant les températures caniculaires ne nous détournent pas de cette question. Avec beaucoup d’autres associations, mouvements, nous restons mobilisés.

La question de la préservation de l’eau potable nécessite également une attention particulière. En présence de divers intervenants, nous soulèverons cette question qui peut paraître incongrue dans le nord de la France « Aurons-nous encore de l’eau demain » ? Et pourtant : entre des champs captants vers lesquels les eaux pluviales s’infiltrent moins à cause de sols artificialisés, une agriculture intensive avec risques de pollutions, des installations de piscines privées en hausse et des pluies incertaines du fait du dérèglement climatique, le niveau des nappes de la métropole interroge.

Mais des initiatives positives se développent telles la réintroduction de plantes tinctoriales dans la région. Remplacer tous les colorants chimiques de l’industrie textile nécessiterait l’équivalent de la surface de la Belgique pour les produire : un défi à relever, au moins partiellement ?

Notre engagement pour un monde plus juste, plus équitable et plus respectueux des milieux de vie est intact mais nous avons besoin de vous alors, rejoignez-nous !

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