Comment se reconnecter à la biodiversité
Le 14 mars dernier à la MRES à Lille, plus de 80 personnes se sont laissées emporter, vers une très agréable reconnection avec une biodiversité si proche et si mal connue !
Anne-Sophie Novel – journaliste, auteure a largement commenté les étapes de son enquête sauvage, thème du livre qu’elle a écrit récemment. Sarah Pischiutta – directrice du GON – Groupe Ornithologique et Naturaliste du Nord, a partagé ses observations, études et conseils dédiés à la valorisation et la protection de la faune sauvage régionale et nous avons suivi avec curiosité les pas de Yohan Tison – écologue à la Ville de Lille, ce qui nous a permis de découvrir des milieux de vie insoupçonnés même en zone urbaine.
Les échanges entre les invités suscités par Grégoire Jacob, président de l’association EDA puis ceux avec les participants ont clôturé de manière très positive une rencontre tout à fait propice aux sorties printanières. Il est possible de retrouver l’ensemble du propos via ce lien ci-dessous.
« Comment se reconnecter à la biodiversité »
Une rencontre organisée par l’association EDA
Crédit Photo Christine, membre EDA « les résistantes »
Retrouvez le replay de la conférence sur Youtube de la Mres
Hauts-de-France : comment se reconnecter à la biodiversité ?
RETOUR SUR L'ÉVENEMENT
La longue période de confinement imposée à la quasi-totalité des habitants de la planète de manière brutale et inattendue du fait de la pandémie COVID a bien sûr donné lieu à une prise de conscience de la vulnérabilité de l’espèce humaine.
L’envie boulimique de reprise d’activités qui s’en est suivie s’est rapidement confrontée à l’évidence des conséquences climatiques et injustices sociales liées aux usages inconsidérés pendant des décennies des ressources de la planète considérées comme inépuisables et à disposition.
Comme évoqué déjà souvent ce sont surtout les citoyens qui modifient leurs comportements. Directement concernés dans leur quotidien, ils cherchent dès à présent la meilleure adaptation possible pour répondre à leurs besoins premiers : se nourrir, se loger et s’intéresser davantage aux milieux de vie qui les entourent, de plus en plus conscients qu’ils en font partie et qu’ils en dépendent finalement.
Le 14 mars 2023, à la MRES plus de 80 personnes se sont laissées emporter, vers une très agréable reconnexion avec une biodiversité si proche et si mal connue en présence d’Anne-Sophie Novel – journaliste, auteure qui a largement commenté les étapes de son « enquête sauvage », thème du livre qu’elle a écrit récemment. Sarah Pischiutta – directrice du GON – Groupe Ornithologique et Naturaliste du Nord, qui a partagé ses observations, études et conseils dédiés à la valorisation et la protection de la faune sauvage régionale et nous avons suivi avec curiosité les pas de Yohan Tison – écologue à la Ville de Lille, ce qui nous a permis de découvrir des milieux de vie insoupçonnés même en zone urbaine.
Quelques extraits …
« écouter… observer… ressentir » tels sont les mots mis en avant par Anne-Sophie Novel, et qu’elle a pu prendre le temps de concrétiser pendant la longue période de confinement passée à la campagne : une redécouverte par les sens qui s’est traduite par réapprendre à entendre les oiseaux, tendre l’oreille, découvrir les bruits de la nuit.. autant de sensations instinctives mais perdues au fil des années passées davantage à l’intérieur et souvent dans un univers saturé de bruits citadins. Côtoyer le « grand dehors » c’est apprendre à se taire pour être attentif à ce qui se passe, se fondre dans le décor et observer tout simplement : les enfants sont demandeurs !
Prolonger cette aventure en la partageant avec les adultes c’est limiter par un récit différent une éco-anxiété latente générée par la répétition de constats évidents du changement climatique, c’est adopter des changements de comportements personnels et peser sur les décisions institutionnelles.
Sarah Pischiutta a créé la surprise en abordant le lien entre l’homme et l’animal sous un angle ethno-zoologique tout à fait original et en montrant aussi comment la biodiversité a évolué au cours des siècles, tantôt malmenée mais toujours présente et surtout capable de se régénérer : elle est partout mais change, s’appauvrit, s’adapte aux nouvelles conditions de manière différente. De façon très ludique nous avons essayé de retrouver au vu d’images d’oiseaux ou d’animaux des expressions communes telles « tête de linotte – miroir aux alouettes – hurler avec les loups » …
Les animaux sont présents dans la mythologie comme dans de très nombreux récits. Les corvidés, et notamment le corbeau, y occupent une large place et, selon les époques, ils sont parfois décriés car perçus comme menaçants et par ailleurs adulés car considérés comme messagers « Game of Thrones » par exemple.
Le 21e siècle est paradoxal : il est question de 6e extinction mais les difficultés à agir efficacement pour l’éviter semblent insurmontables. Parce que des pratiques d’élevages ou d’abattages d’animaux sont réalisées dans des conditions inacceptables, des boucheries sont vandalisées. De nombreux animaux domestiques sont abandonnés en périodes estivales mais voient le jour des bars à chats pour répondre à un besoin tactile, affectif de clients en mal de tendresse.
Après une immersion au cœur d’une biodiversité tout à fait inattendue au cœur de la ville avec Yohan Tison, nous n’avions qu’une envie à la fin de son propos c’est de participer à l’un des chantiers qu’il anime.
Du fait d’aménagements urbains successifs ayant conduit à assécher les zones humides considérées comme insalubres, à démolir les remparts de la ville pour qu’elle puisse se développer puis à bétonner pour construire logements et rues facilitant les déplacements, la biodiversité est en perpétuelle mutation et connaît actuellement un regain d’intérêt de la part des aménageurs et des habitants inquiets par les alertes liées aux récents épisodes caniculaires.
Certes est révolue la présence du balbuzard pêcheur ou de la grande outarde que l’on ne peut voir qu’empaillés au musée d’histoire naturelle mais quelques espèces animales inattendues s’adaptent au contexte urbain : le faucon pèlerin par exemple. Des plantes disparues depuis longtemps réapparaissent au gré des manipulations de terrains, des graines enfouies depuis fort longtemps reprenant vie. D’autres espèces profitent du changement climatique pour élire domicile en ville : entre autres, le lézard des murailles…
La nature est opportuniste : faucher radicalement les espaces où l’excès d’azote a appauvri la biodiversité finit par favoriser des réapparitions spontanées de fleurs et de graminées disparues favorisant le retour d’insectes donc d’oiseaux ! La présence de bois mort en certains lieux est aussi un atout essentiel pour le retour d’une biodiversité plus variée tout comme le choix de planter de préférence des arbres indigènes et de laisser le lierre envahir les troncs.
Beaucoup d’attention est apportée à la renaturation des berges de la Deûle dont la qualité de l’eau s’améliore après une période industrielle très néfaste pour les écosystèmes : d’où l’appel à des chantiers participatifs !!!
Les échanges entre les invités suscités par Grégoire Jacob, président de l’association EDA puis ceux avec les participants ont clôturé de manière très positive une rencontre tout à fait propice aux sorties printanières.
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