En vue d’élaborer la future Stratégie Nationale contre la Déforestation Importée (SNDI) une consultation a été ouverte entre le 3 et le 24 juillet 2018 concernant la mise en place de mécanismes permettant de ne plus avoir de matières premières (type cacao, soja, huile de palme, bois, papier, café ….) liées à de la déforestation.
EDA a déposé les remarques et propositions suivantes :
Face aux urgences environnementales et sociales, la volonté du gouvernement français de mettre en place une Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée pour les matières premières agricoles marque une avancée déterminante et nous apparait même très urgente.
Cependant, plusieurs points essentiels sont à prendre en compte dans le cadre de cette stratégie :
– La France représente un trop petit marché au niveau mondial pour avoir un impact sur les modes de production des matières premières et donc, pour enrayer la déforestation. Seule une stratégie au niveau européen pourrait avoir un impact.
– Cela implique la remise en question de nos importations… Avons-nous réellement besoin de bois exotique dans nos habitations ? ou encore d’huile de palme importée du Sud-Est asiatique pour faire rouler nos voitures ? Nous faut-il vraiment du soja importé d’Amérique du Sud pour nourrir notre bétail ? Les produits vendus en Europe doivent-ils être autant « sur-emballés », créant une pression encore plus forte sur les forêts ?
– Attention à ne pas confondre « certification » avec produits durables car la certification n’a jamais enrayé, hélas, la déforestation et les certifications actuelles n’apportent pas les garanties suffisantes pour lutter contre la déforestation car leurs critères sont fixés par les gestionnaires eux mêmes le plus souvent,
– Enfin, au regard du manque de robustesse des contrôles mise en place dans le cadre du RBUE, quelle est la capacité réelle de l’Etat et de l’Union Européenne, pour aller au-delà des discours et belles intentions à brève échéance ?
Parallèlement à cette stratégie, nous pensons que l’Etat doit être en recherche permanente de solutions alternatives moins « déforestantes » et qui iraient bien au-delà d’un appel à responsabilité des Entreprises et des Banques.
C’est avec beaucoup d’attention que nous suivrons le développement d’une stratégie qui s’avère déterminante pour le devenir des écosystèmes au niveau mondial et donc pour la survie de tous.
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