Un basculement positif est-il en train de s'amorcer ?
Depuis 34 ans, l’association EDA est constituée de membres bénévoles aux connaissances et implications variées, motivés par des valeurs et volontés d’action communes pour construire un avenir durable et solidaire. Entre colloques, tables rondes et autres rencontres que nous avons organisés quasiment chaque année, participations constantes à des enquêtes et débats publics, rédaction de cahiers d’acteurs et présences permanentes dans de très nombreuses commissions participatives, nous avons porté haut et fort la parole citoyenne.
Nos alertes incessantes, nos prises de parole toujours constructives ont, au niveau qui nous est dévolu, contribué (encore trop timidement malgré tout) à la prise en compte à tous les niveaux, industriels, agricoles, consommateurs… des enjeux sociaux et environnementaux auxquels toute la planète est confrontée : les questions de biodiversité, les problématiques de préservation de l’eau, des sols et bien sûr la réduction drastique des inégalités Nord-Sud.
La conscience du poids des comportements citoyens sur laquelle nous insistons depuis tant d’années se concrétise et se met en place. C’est encore trop marginal mais, malgré tout, un frémissement encourageant est en train de naître : changements alimentaires avec le développement des AMAP et solutions locales telles circuits courts et ventes directes, diminution de la consommation de viande, offre de produits de seconde main qui se développe, obligation de la réparabilité des appareils, développement des Repair Café, des banques réellement engagées (Crédit coopératif, la Nef par exemple), et les mobilités douces qui enfin prennent une place importante dans nos déplacements.
Au niveau énergétique, même si le nucléaire a actuellement le vent en poupe, la question des déchets et des risques d’accidents reste sur la table, sans parler des investissements colossaux que nécessite la construction des EPR pour une production à l’horizon 2050, nous ne cesserons de promouvoir la montée en puissance des énergies renouvelables, l’isolation massive des bâtiments et bien sûr la sobriété.
Nos engagements citoyens ne se cantonnent pas uniquement à la sphère privée mais s’intéressent aussi à l’évolution du monde professionnel, entreprises ou administrations. En interne, des personnes formées à ces nécessaires changements engagent des actions qui peu à peu deviennent transformatrices : en parler contribue à renforcer cette mutation positive. Même si nous restons lucides quant à certaines opérations qui pourraient s’apparenter à du « green washing », il n’en demeure pas moins que plus les citoyens-consommateurs et les salariés seront conscients de l’importance de leur rôle, moins le système profondément injuste et destructeur pour la planète perdurera.
Nous avons besoin d’un maximum de soutiens pour ancrer ces bascules qui s’amorcent. Au-delà de la connaissance, c’est aussi vers des actions concrètes et transformatrices qu’il faut aller, dans notre quotidien, dans nos entreprises, dans nos administrations. « Bouffée d’Air » porte très bien son nom, avec justement le focus sur les actions positives à notre portée et toutes les initiatives ici ou là.
Le défi est abyssal mais ce n’est qu’ensemble et déterminés, que nous pourrons le relever : pas le choix !
Anita Villers
Vice-Présidente
Grégoire Jacob
Président de l’association EDA
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